Les comportements primaires
Nos comportements primaires sont dictés par notre cerveau archaïque, le premier cerveau, commun à tous les êtres vivants. Il permet de réguler les fonctions vitales de notre corps comme la respiration, le rythme cardiaque, le sommeil, la digestion, l’équilibre, etc.
Il a aussi une deuxième fonction : nous garder en vie.
Ce qu’on appelle « l’instinct de survie » correspond en fait à l’adaptation de notre corps face à une situation qui comporte un danger. Le système nerveux détecte de façon instantanée et automatique la meilleure option entre 3 possibilités physiologiques :
– La fuite,
– L’attaque
– L’immobilisation
Connaître l’évolution du cerveau de l’enfant est essentiel pour comprendre qu’un enfant réagit spontanément, sans avoir la moindre capacité à prendre du recul ou comprendre ce qui lui arrive. Il ne peut pas se raisonner puisque la partie du cerveau qui le permet n’est pas mature. Cela explique que le jeune enfant soit submergé par ses émotions et ses instincts primitifs. En découlent des peurs extrêmes, des colères terribles, des jalousies intenses, de véritables angoisses, de très grands chagrins.
[Pour comprendre les différences entre le cerveau des adultes et celui des enfants je vous invite à lire cet article.]
Cela explique bien des comportements de nos enfants.
Pourquoi les petits ne peuvent-ils jamais rester seuls 5 minutes et nous poursuivent jusqu’au toilettes?
(On est d’accord hein, avant deux ans un petit pipi tranquille c’est trop demander ??!)
Même si nous sommes au 21e siècle et que nous sommes loin des dangers auxquels faisaient face nos ancêtres préhistorique, notre cerveau archaïque n’a pas changé. Un bébé laissé seul dans la nature avait peu de chance de survie, même 5 minutes. Aujourd’hui un tout petit laissé seul dans son coin (restons d’accord, vous êtes simplement aller étendre une lessive pendant qu’il joue dans un environnement sécurisé !) ne craint rien mais son cerveau lui dicte qu’il ne peut pas rester seul, alors il pleure pour attirer votre attention et vous poursuit dans le seul but de rester en vie.
Vous me dites que mon enfant a besoin de calme et de câlins pour se calmer, mais quand je fini par vraiment m’énerver et que je lui demande d’arrêter de pleurer il s’arrête. Pourquoi ?
Souvenez-vous, le jeune enfant est dirigé par son cerveau archaïque.
En cas de stress 3 choix s’offrent à lui :
– La fuite : l’enfant par en courant boude, pleure, etc.
– L’attaque : l’enfant crie, tape, etc.
– L’immobilisation : l’enfant se fige, arrête de pleurer, ne bouge plus, etc.
Lorsque vous criez sur votre enfant et qu’il arrête de pleurer, ce n’est pas qu’il a compris c’est qu’il est tellement stressé que son cerveau lui ordonne de ne plus bouger. C’est ce que nous observons dans la nature lorsqu’un animal « fait le mort » face à la menace d’un prédateur ou se fige dans les phares d’une voiture.
Il ne devient pas sage d’un coup et ne comprend pas la « leçon » que vous souhaitez lui donner. D’autre part ce stress qui ne peut pas s’évacuer sur le moment ressortira plus tard de manière inappropriée.
Dans ces moments-là rien ne sert de le raisonner, seul le stress contrôle son cerveau. Il a besoin de l’évacuer. Il faut l’accompagner de manière douce pour l’aider à se calmer.
D’après Isabelle Filliozat, contenir un enfant (contact physique, câlin, paroles tendres) et encourager la décharge motrice (crier, bouger, sauter, grimper…) est un bon moyen de faire baisser le niveau de stress.
Chez les adultes qui ont appris à gérer leur émotions, ces pulsions d’instinct de survie sont raisonnées et ces 3 réactions se transforment de la façon suivante :
– L’attaque permet de se défendre avec la mobilisation d’une agressivité saine et transitoire
– La fuite sera utilisée dans le cas où la confrontation ne ferait qu’aggraver le danger et qu’il vaut mieux se désengager
– L’immobilisation conduit à ne pas réagir dans une situation « sans solution ».
Vient alors la question fatale : et vous, où en êtes-vous face à vos comportements primaires ? Arrivez-vous à les raisonner ?
Plus vous serez au clair avec vos propres émotions, plus il sera facile de guider votre enfant sur le chemin de la sérénité.
Vous souhaitez en savoir plus sur les émotions ? D’où ça vient et à quoi ça sert ? Comment les réguler ?
Je vous conseille cet article.